Cas d’inflammation et de brûlures après utilisation d’un antiseptique alcoolique et d’un bistouri électrique :
rappel des mises en garde et précautions d’emploi
Les départements de pharmacovigilance et de matériovigilance de l’Afssaps ont été informés
d’une vingtaine d’accidents d’inflammation et de brûlures, dont deux récents, suite à l’utilisation
concomitante d’un antiseptique alcoolique pour la préparation de la peau et d’un bistouri électrique. La majorité des accidents ont conduit à l’hospitalisation des patients et,
dans 3 cas, à une greffe cutanée.
À ce jour, 8 antiseptiques contenant de l’alcool utilisés dans la préparation du champ opératoire ou pour l’antisepsie de la peau saine avant et après un acte de petite chirurgie sont commercialisés en France :
Bétadine® alcoolique,
Biseptine®, Hibitane® 5 %,
Hibitane® champ 0,5 %,
Chlorhexidine alcoolique colorée
Gilbert® à 0,5 %,
Chlorhexidine alcoolique Gilbert® 0,5 %,
Gluconate de chlorhexidine alcoolique à 0,5 % incolore Gifrer®
et Gluconate de chlorhexidine alcoolique Gifrer® à 0,5 %
avec colorant.
Il est rappelé que, lorsqu’on utilise en même temps ce type d’antiseptique et un bistouri électrique en chirurgie, il faut respecter les mises en gardes et précautions d’emploi suivantes :
• Les antiseptiques alcooliques sont des substances inflammables et doivent-être tenus à
l’écart d’une flamme et d’une source de chaleur intense.
• Après la préparation du champ opératoire et avant la mise en marche du bistouri, il convient de s’assurer du séchage complet du produit antiseptique et de l’absence de quantités résiduelles de produit qui auraient pu couler, notamment au niveau des plis cutanés, sous le patient ou au niveau du drap de la table.
• La génération d’étincelles et la chaleur associée à l’électrochirurgie peuvent fournir une source d’allumage en présence de substances inflammables, explosibles ou combustibles
Ces recommandations figurent dans le Résumé des Caractéristiques du Produit des ntiseptiques
et dans la notice d’utilisation des bistouris électriques. Elles ont été transmises via le système d’alerte de l’agence à l’ensemble des correspondants locaux de matériovigilance pour diffusion aux services d’anesthésie-réanimation, d’hygiène, aux blocs opératoires et aux pharmacies. Ce document a été également diffusé aux centres régionaux de pharmacovigilance et à l’InVS pour diffusion aux centres de coordination de lutte contre les infections nosocomiales (CCLINs).
bich-hang.pham@afssaps.sante.fr
Département de pharmacovigilance
regis.andre@afssaps.sante.fr
Département vigilance des dispositifs médicaux